police chinoise

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* Le Canada coupe le long bras de la police chinoise
** Ouest-France, 3 décembre 2022
*Chris Helgren, Reuters.*
#+CAPTION: Des manifestants protestent contre la politique « zéro Covid » de Xi
Jinping, le 29 novembre à Toronto, où la police chinoise
a clandestinement implanté trois bureaux.
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Un rapport publié en septembre par l'ONG Safeguard Defenders, basée à
Madrid, a mis en évidence de discrètes implantations dans une trentaine
de pays. Pour rendre service, et surveiller.
La pression monte à Ottawa sur Cong Peiwu, l'ambassadeur de Chine. Il a
été plusieurs fois convoqué au ministère canadien des Affaires
étrangères, ces dernières semaines, pour s'expliquer sur un dossier
embarrassant : l'implantation clandestine, à Toronto, hors de tout cadre
légal, de trois *« postes de police »* chinois.
L'ambassade a reconnu leur existence, mais minimisé les faits. Il
s'agirait de simples *« points de services »* destinés à faciliter la
vie des Chinois de la diaspora au moment de renouveler leur permis de
conduire, par exemple. Une explication peu crédible : c'est le rôle des
consulats, régis par la Convention de Vienne, et il en existe évidemment
un dans la ville la plus peuplée du Canada.
Sous pression de l'opposition conservatrice, le gouvernement de Justin
Trudeau a fini, cette semaine, par sommer Pékin de fermer ces postes qui
enfreignent la souveraineté canadienne. La police a annoncé enquêter
*« sur une ingérence étrangère plus large »*.
** Diaspora sous surveillance
Le bras très long de la police chinoise a été mis en évidence, en
septembre, par l'ONG Safeguard Defenders, basée à Madrid. Dans un
rapport intitulé « 110 Overseas » (110 étant le numéro de police secours
en Chine), elle a révélé l'existence de cinquante-quatre antennes de
police, disséminées dans vingt-neuf pays.
Une toile tissée par des polices municipales. Celles de Fuzhou et de
Qingtian ne s'en cachent d'ailleurs pas. Elles signalent sur leurs sites
internet ces **« points de contacts »* ,* qui reposent sur des Chinois
de la diaspora. L'un des deux relais de la police de Fuzhou à Paris est
ainsi logé à l'adresse de l'Association de Fuzhou en France, dans le 13ème
arrondissement.
S'agit-il seulement de rendre service ? Pékin se flattait récemment
d'avoir *« persuadé »* 230 000 Chinois de rentrer au pays, entre
avril 2021 et juillet 2022, pour y répondre de délits. Or, pour cela, il
existe des accords d'entraide judiciaire entre pays. Pour l'ONG, le
réseau policier sert aussi à surveiller et menacer les expatriés.
Depuis la publication du rapport, une quinzaine de pays -- dont les
États-Unis -- ont déclenché des enquêtes. L'Irlande et les Pays-Bas ont
ordonné les fermetures immédiates des antennes clandestines. Des
enquêtes sont annoncées du Portugal à la Suède. En France, le ministère
de l'Intérieur a répondu évasivement au /Monde/ que la Direction
générale de la sécurité intérieure veillait.
En Europe, seule l'Italie semble hausser les épaules. En septembre, le
ministre de l'Intérieur affirmait ne *«pas être particulièrement
inquiet»* de la présence de la police de Fuzhou en Toscane. Une vidéo
de 2018 montrerait même des policiers romains à l'ouverture d'une
antenne de la police de Qingtian.